Qui suis-je ?

J’ai toujours su que je ne voulais pas vivre une vie normale, et qu’en moi il y avait comme une sorte de potentiel inexploité…

L’appel de l’Asie s’est fait dès mon plus jeune âge grâce à un oncle et parrain qui voyageait énormément. J’avais, comme lui, envie de découvrir les hommes, les cultures différentes et de m’ouvrir au monde…

Un de mes plus beaux souvenirs de mon parrain
Un de mes plus beaux souvenirs avec mon parrain

Ma passion s’est d’abord tournée vers le Japon, Et pour pouvoir vraiment comprendre la culture de l’Empire du Soleil Levant, j’avais la certitude que je devais apprendre la langue.

Mes proches m’ont tout de suite vu comme un illuminé, à essayer d’apprendre par moi-même le japonais. Ils pensaient que je n’étais qu’un gamin qui faisait un petit peu n’importe quoi, et que très vite je passerais à autre chose :

Jamais personne ne m’a vraiment encouragé dans ma quête de connaissances de l’Asie, et encore moins dans celle de l’apprentissage des langues…

Et je dois avouer que quelque part ils avaient raison : même si je savais que ma vocation était à l’Est, je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. Le doute s’installa : et si ce n’était pas pour moi? Et si je n’avais pas le don des langues? Et si je n’étais pas fait pour ce type de vie?

Sans peine? Arf!
Sans peine ? Arf !

C’est quelques années plus tard que je décidai de tenter le tout pour le tout.

Je pris la ferme décision de RÉUSSIR mon apprentissage du japonais. Je sortis du placard la vielle méthode Assimil “le japonais sans peine” de mon oncle alors décédé et me mis en tête d’apprendre la langue coûte que coûte. Je confirmais cet engagement en le criant sur tous les toits.

L’échec n’était plus permis.

Mon premier combat avec une langue commençait alors. Bien que je pouvais dire à qui voulait l’entendre que “j’apprenais le japonais”, que la motivation était au beau fixe et que je m’y essayais au quotidien… Cet apprentissage fut un échec cuisant.

Apprendre une langue était dix fois plus difficile que ce que je pensais.

Et ce n’était que le début d’une lutte difficile. Comme tous les Français, je passais par le collège et le lycée et me frottais à l’anglais et l’allemand. Mes quatre premières années d’anglais furent difficiles, et mon prof d’allemand n’ayant pour thématique que “les handicapés” (imaginez la série de livres Martine, mais avec les handicapés : “les handicapés au supermarché”, “les handicapés à l’école”, “les handicapés en vacances”…) j’en perdais là aussi ma motivation.

Heureusement, le lycée fut le début de la grande révélation : ceux qui réussissaient dans les langues autour de moi ne procédaient pas selon la méthode classique : je les voyais écouter la radio en anglais, lire des magazines en allemand.

Et si une autre méthode existait ?

En copiant ces personnes atypiques, je devenais en fin de lycée le deuxième de ma classe en anglais, et m’en sortais honorablement en allemand (en ayant pourtant évité au maximum les cours d’allemand, le prof étant déprimant au possible).

Il était temps que je me remette aux langues orientales. Je savais maintenant que le “don des langues” n’était qu’une bonne blague, et que moi aussi, je pouvais y arriver.

À la fin du lycée, la mode était aux programmes d’échanges franco-chinois dans les universités. Bien qu’étant accepté dans les écoles préparatoires aux grandes écoles de commerce, l’idée d’un programme franco-chinois dans une université (sans avoir à attendre deux ou trois ans de prépa) me séduit. Je m’inscrivis.

Grosse déception à la rentrée, seuls six élèves de ma classe sont en fait retenus pour le programme d’échange. Je n’en faisais pas partie.

Têtu que je suis, et persuadé de ma vocation depuis toutes ces années, je me remets alors à l’apprentissage des langues orientales. Fini le japonais, maintenant, c’est du chinois !

Je prends alors l’option en LV2 et laisse tomber l’allemand pour le moment, en parallèle et pour mettre toutes les chances de mon côté, je m’inscris en DUFL dans une autre université et travaille par moi-même à la maison.

Mon université
Mon université

Après presque une année d’apprentissage, et avec tout de même quelques résultats, un ami me dit qu’une bonne idée pour aller plus vite serait d’aller étudier le chinois en Chine. Il revenait justement d’un an là-bas et se débrouillait plutôt pas mal.

Je négociais l’affaire avec ma famille, et finalement nous arrivâmes à un compromis : je partirai cinq semaines à l’université de Fudan à Shanghai, en payant moi-même pour le voyage avec mon job d’été à la banque, et en fonction du résultat, j’y retournerai pour y rester un an.

Ces quelques semaines en Chine à me débrouiller tout seul pour tout furent un tournant dans ma vie. Pour ce qui était de découvrir une autre culture, j’étais servi !

Mais pour ce qui était de la langue, ce fut tout de même une énorme déception. Après plus de 100 heures de cours intensifs, je savais me débrouiller à l’oral dans quasiment toutes les situations du quotidien (saluer, demander des directions, négocier un prix…). Mais à l’écrit, j’étais tout bonnement… nul !

Et pire encore, en rentrant en France, après même pas quelques jours, je me rendis compte que je commençais déjà à oublier ce que j’avais appris quelques semaines plus tôt. Pourtant je révisais au quotidien! Je commençais à (re)perdre ma motivation, heureusement l’expérience culturelle était là, et me donnait espoir pour ma dernière chance de succès dans l’apprentissage d’une langue orientale : aller vivre au moins un an en Chine.

Mais il me fallait un déclic, une autre méthode. Parce que recommencer comme l’été de l’année précédente n’aurait donné que le même résultat.

Après tout, ne dit-on pas :

La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.
— Albert Einstein

Et c’est là que le fameux déclic se fit. Je m’aperçus qu’une de nos enseignantes était bien plus passionnante que les autres, et surtout qu’au sortir de son cours les caractères chinois restaient ancrés dans ma mémoire.

La seule et unique différence avec cet enseignante (sur la petite dizaine que nous avions pour tous les cours de Compréhension orale, Expression écrite, Lecture, Compréhension écrite, Oral…), c’est qu’elle expliquait simplement l’étymologie et la décomposition des caractères en quelques secondes pour chaque nouveau caractère.

Tout d’un coup, ces masses informes de traits que les autres profs nous demandaient d’apprendre par coeur commençaient alors à faire sens. En voyant le caractère 我 je ne voyais plus sept traits abstraits, mais bien une main 手 tendant une arme 戈, symbole d’un individu dans son pays 国 (國 : un pays délimité par des frontières 口 protégé par ces fameuses unités individuelles armées 戈 prêtes à défendre leurs territoires)

En parlant de frontières...
En parlant de frontières…

Cette découverte, associée ensuite à la technique de répétition espacée pour réviser facilement ce qui avait été appris (et désormais compris) me prouva une chose : il est possible d’apprendre le chinois facilement, et il est même possible d’apprendre le chinois rapidement.

Après un an et quatre mois, et sans trop me fatiguer dans cet apprentissage, je passais avec succès mon diplôme du HSK4 : je parlais, lisais et écrivait officiellement le chinois couramment.

Là où l’apprentissage normal, et les gens normaux vous disent qu’il faut ramer sept ans dans l’apprentissage d’une langue, j’y étais arrivé en moins de deux.

Victoire !

Ce qui est amusant, c’est qu’avec toutes ces méthodes, et parlant désormais l’anglais couramment, le chinois couramment, un dialecte chinois couramment (le Guiyanghua, maîtrisé en à peine trois mois), récupérant mes bases en allemand et étudiant quelques mots de japonais… en chinois…

Ce qui est amusant aussi, c’est que mes proches commencèrent alors à ce moment-là à me caser dans la case de ceux qui ont “le don des langues”.

Pour eux, c’était impossible. Ce qui m’était arrivé en Chine n’était plus considéré comme des années de galère et de recherches de la méthode parfaite, non, tout d’un coup mon ADN avait été modifiée et j’étais devenu un gars hors normes.

Eh bien je vous le dis, je suis toujours quelqu’un comme vous, et mon histoire ci-dessus vous le prouve bien.

Et c’est pour cela que j’ai décidé de revenir partager mes méthodes et de toujours les perfectionner.

En rentrant en France, ma maîtrise du chinois me permit de m’assurer un confortable boulot de cadre dans l’import/export pour une entreprise basée dans le Nord de la France. Mais n’oubliant pas ma vocation et ma passion, je démissionnais un an après avoir été embauché.

Et aujourd’hui me voici. Après avoir été enseignant en lycée, prof en classe bilangues anglais-chinois en collège, formateur en cours du soir pour les particuliers et jury de l’épreuve du Baccalauréat. Me voici en ligne pour vous présenter ma passion, et la partager avec ceux qui comme moi sont attirés vers cette mystérieuse Asie.

Et comme vous, je resterai toujours un éternel étudiant. Je ne me considère pas comme un expert et continue à perfectionner mes méthodes au quotidien. D’ailleurs, je suis toujours en train d’apprendre : quelques mots de hongrois lors de mon dernier voyage à Budapest (ne serait-ce qu’un köszönöm dès le premier jour sur place), le russe (niveau A1 en un mois), réviser l’allemand au niveau courant en trois mois, approfondir le japonais et le cantonnais.

Voilà mon quotidien.

C’est cela que je vous propose de découvrir sur ce blog, et c’est ce genre de personne que je suis. Si vous recherchiez un expert pédant qui est certain d’avoir la méthode parfaite et qui ne se remet jamais en question, alors vous n’êtes pas au bon endroit.

Si vous êtes comme moi quelqu’un de passionné qui veut vivre des moments fantastiques en s’ouvrant au monde, alors j’ai quelques astuces pour vous.

Et vous, quelle est votre histoire? Dites moi tout dans les commentaires 🙂 :

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      Cédric BEAU.

P.S. N’oubliez pas de laisser un commentaire 😉 Je les lirai tous !